30 avr. 2024

Tournoi à 60 mètres

 28 avril, Giens

Un tournoi enteki (遠的, cible éloignée) organisé par le CNK-Grand Sud et le club de La Garde a eu lieu dimanche 28 avril. Il est dans les projets de la Commission Territoriale de Kyudo (CTK) depuis plusieurs mois et c'est avec plaisir que je m'y rends. Le seul bémol est la météo : je pars de chez moi avec la pluie et le vent souffle en rafales mais il est prévu que la pluie s'arrête. Et puis je dois apporter des tentes de réception pour abriter le matériel ou les personnes...

Après un peu plus d'une heure de route, j'arrive sur place, sur le stade André Degioanni du Pousset. Nous serons 19 à pratiquer avec un vent très présent bien que la pluie se soit arrêtée. J'y retrouve avec plaisir les amis dont certains étaient avec moi au Japon en mars.

Un esprit bon enfant a animé cette journée et tout le monde a donné le meilleur de soi.


A 60 mètres le corps est incliné, les bras ne forment plus une ligne horizontale au lâcher

Tous en ligne sur des planches de bois pour ne pas se salir 

Inspection des troupes par Charles Louis Oriou sensei

La photo de groupe

Sympa !

19 mars 2024

Fin du séminaire

 

 Pour le plaisir

Retour dans la grande salle ovale pour voir les hauts gradés, passer aussi leur examen. C'est l'occasion d'en prendre plein les yeux et d'apprendre aussi par le regard. J'en profite pour photographier les points de détails, les tenouchi et autres torikake, les passages en daisan, la longueur des kai. Tout ceci est très inspirant pour moi. Je sors mon appareil photo avec son téléobjectif et je mitraille un peu...





Ce sera ma dernière occasion de venir ici.

17 mars 2024

Examen du 5ème dan

 

 Jour J

(Cet article est tiré de mon blog personnel relatant mon voyage au Japon du 25 au 10 mars)

Dimanche 3 mars, c'est le jour d'examen pour les 5ème dan, mais pas seulement. Les examens concernent aussi les 6éme et 7ème dan peut-être au dessus ?

Bref, il y a beaucoup de monde et le staff s'affaire pour inscrire les numéros des candidats au tableau blanc et appeler les "égarés" qui doivent bientôt changer de salle ou d'endroit.


Dès l'appel des numéros, nous devons en effet nous installer sur une chaise avec nos 2 flèches, notre arc et notre gant ainsi que la corde de rechange dans son tsurumaki. On attend en essayant d'apaiser les tensions et rafraichir les mains qui, pour ma part, ont tendance à devenir moites. Pas question de quitter ensuite la chaise sauf pour se rapprocher de la zone de transition, la salle d'examen, ou nous attendrons encore que vienne notre tour.

Cela va assez vite, il faut déjà se lever et aller au combat pour montrer la vérité du tir, dans l'idéal. Nous irons dans le gymnase numéro 6, une salle que je connais pas, bien plus petite que le dôme principal avec d'autres repères... Nouveau challenge donc !

Je suis dans ma bulle, j'ignore tout de mon environnement  au-delà des 5 mètres. Je ne sais pas si ma femme me voit, si elle est seulement là ou si des amis sont avec moi dans les tribunes. Peu importe, je suis là pour moi, pas déstabilisé le moins du monde. C'est mon jour aujourd'hui.

Rétrospectivement je me dis que j'aurais dû saluer mes 4 camarades du même tachi avant d'entrer sur le shajô et qui sont dans le même challenge, tenter de montrer le meilleur d'eux-mêmes. Je suis déjà dans l'instant présent, dans ma respiration et je dois amener mes camarades avec un rythme vivant, sans traîner ni se hâter, et les positionner sur la ligne de base.

Je fais en sorte de prévenir derrière moi que je vais tourner à gauche et me positionner sur honza. Je ralentis à peine le rythme.

C'est chose faite, alignement correct je pense. Je prends le temps pour mes amis, je salue, je pivote à droite...Je me souviens des recommandation d'un des sensei lors des 2 jours de séminaire, tenir l'arc et les flèches de la main droite avec l'index et le majeur visibles par les juges... le coude droit vivant. Saisir la manche, dégager le cou et le dos, pousser de la main gauche en avant pour dégager le kimono, respirer, respirer.

Je suis porté par ma respiration, j'oublie tout, je suis là et je perçois la présence des sensei, juste là, devant moi. Mon regard est vers eux mais je ne les vois pas. Passage en daisan, coude droit haut, hineri encore. hikiwakekai, ne pas lâcher mais s'ouvrir, en intention, encore un peu au moins. 

HANARE ... !

Le tekichû qui résonne dans le gymnase,...Je suis surpris pas le bruit, net et incisif. La flèche a dû percer le papier sans bavure, un trou net vraisemblablement car le vol de la flèche était rectiligne. Une prise de conscience durant zanshin.

Je redescends en kiza et j'attends. J'ai mal au pied droit, le sol est glissant, la douleur devient vite un point sur lequel je me focalise malheureusement. Je glisse, mais je tiens, pied droit en seiza et pied gauche en kiza. C'est douloureux, je tiens, je tiens, je gère au mieux.

La délivrance du tir du 4ème archer... Mon esprit quitte mon pied droit et j'effectue yatsugae. Puis je me relève au tir de ochi, je grimace un peu, je me relève complètement et je m'aligne sur la cible...

je suis encore dans ma respiration, je m'entends respirer, en même temps que mes gestes s'enchaînent, naturellement, sans contrainte aucune.

je ne cherche pas la cible, je sais que je suis bien placé, je sais que je n'ai rien à changer et que mon corps sait ce qu'il a à faire. Pas de pression, je suis bien et confiant. Je souris sans doute intérieurement. Vivre kai, tenir encore un peu et HANARE qui me surprend. La flèche est partie et est déjà dans la cible. Un beau tir, pour moi du moins.

J'abaisse mon arc après avoir conservé zanshin, je me dirige rapidement vers la sortie, je salue plein de gratitude, je sors toujours bien droit jusqu'à ce que je pose mon arc. C'est fait !

Le sentiment d'avoir fait du beau kyûdô (c'est subjectif) m'envahit. Je suis comblé et apaisé. Je vais vite me changer et retrouver ma femme qui, je m'en rends compte maintenant, n'est pas là. Je vais la retrouver dans la grande salle ovale avec son dôme tout rond et sa moquette verte. Je suis heureux. 

Des amis viendront me parler juste avant de partir, de bons retours. Adrien, un ami du Luxembourg rencontré à la coupe d'Europe en 2023, m'a même filmé. Je suis ravi.




Je reviendrai ici pour voir et soutenir mentalement mes amis passer leur examen respectif.


Retour ensuite dans la grande salle pour admirer d'autres archers...

A suivre...

16 mars 2024

Japon 2024_2

 

 Séminaire

(Cet article est tiré de mon blog personnel relatant mon voyage au Japon du 25 au 10 mars)

Vendredi 1er mars. Je quitte l'appartement, seul, ma petite valise de matériel à la main en direction de la station tsurumai pour prendre la ligne Chûô en direction de la station Kanayama. Je change là-bas pour prendre la ligne Tôkaidô en direction de la station Kasadera puis je me dirige vers le Nippon Gaishi Hall. Je retrouve rapidement mes amis Denis, Christian, Jean Benoît, Vincent, j'aperçois Yumi Minaminaka sensei, Frédéric Demangeon sensei entre autres. Cela me rassure un peu. Voir des visages amicaux est très réconfortant.

Je m'habille rapidement, je retrouve mon arc, mes flèches en parfait état. Je vérifie tout ça, je suis prêt, je me dirige alors vers la grande salle ovale avec son dôme tout rond et son sol couvert de la belle moquette verte. L'espace est superbe et la rumeur est grandissante au fur et à mesure que la salle se remplit. Je retrouve aussi d'autres pratiquants français avec qui j'échange quelques mots de sympathie.

4 sensei seront avec tous les pratiquants (une cinquantaine ?) pour dispenser les conseils et les corrections nécessaires. 

Un yawatashi d'ouverture est réalisé par un maître japonais. Je ne le connais pas mais il réalisera un tir superbe empreint de dignité et de noblesse. Les deux flèches traverseront la cible bien entendu dans le silence absolu de l'ensemble des personnes présentes.

On démarre le séminaire par un premier passage en tir d'examen avec des corrections. C'est long, on piétine, on attend puis vient notre tour. Je fais quelques photos avec mon téléphone pour mon ami Denis. 



L'après midi sera plus libre avec des tirs corrigés ou non. On aura l'occasion de tirer de nombreuses flèches avec tous les conseils possibles de nos sensei. Pour ma part j'aurai noté une quinzaine de points que je peux corriger très facilement, des ajustements tout au plus ce qui est très gratifiant pour moi.

Le lendemain, un mochimato sharei sera réalisé par 4 pratiquants, 5ème dan, engagés pour le passage du titre renshi je pense. Je reconnais Jean Benoît et Vincent et la dernière personne, un Italien je crois, que j'ai vu à l'occasion de différents séminaires internationaux. 


Tout le monde admire la prestation si difficile du mochimato sharei. Une torture pour moi en tout cas quand il m'est arrivé d'en faire.

Parmi les hauts gradés, je vois Laurence Oriou sensei, Charles Louis Oriou sensei, Frédéric Demangeon sensei, Tryggvi Sigurdsson sensei, Aaron Blackwell sensei, Gérald Zimmermann sensei, Timothy Macmillan sensei et Maria Petersson sensei, Yumi Minaminaka sensei,  Tomoko Shimomura sensei. Un aréopage du kyûdô international.

L'après midi du samedi se poursuivra avec de nombreux tirs corrigés et libres. Mes tirs sont de plus en plus précis et je retrouve confiance en moi, les sensei me corrigent peu et acquiescent même d'un signe de la main ou de la tête.  

Ces deux jours de séminaire auront été denses, intenses, fatigants. Pour finir, les sensei diront de faire pour le mieux pour l'examen et que pour garantir le succès il faudra que la forme et l'esprit du kyûdô soient corrects afin de traverser la cible de 2 flèches.

Tout compte fait, se dire qu'il faut mettre 2 flèches dans la cible paraît insurmontable. Par contre se dire qu'on est capable de donner le meilleur de soi-même est bien plus réaliste et réalisable. Dans ces conditions, tout est possible !

Demain sera l'occasion de se réaliser un court instant.

Japon 2024

 

Le Nippon Gaishi Hall 

(Cet article est la copie de l'original placé sur mon blog personnel qui relate mon voyage au Japon du 25 février au 10 mars)

Mercredi 28 février), découverte du lieu du séminaire. Charles et Corinne doivent passer leur examen du 3ème dan.
Depuis notre appartement, il faut 15 minutes de marche en direction du parc Tsuruma jusqu'à la station Tsurumai pour prendre le train (la ligne Chûô) jusqu'à la station Kanayama, Changement de ligne ensuite (Tôkaidô line) jusqu'à la station Kasadera. 200 yen soit environ 1,20 euro environ. La station Kasadera est à 350 mètres du Dôme seulement.


Ce Dôme est superbe, absolument magnifique. Salle ovale et dôme au plafond rond. La moquette verte "en jette". On aperçoit les juges. C'est très formel et assez impressionnant




C'est ici qu'a eu lieu la coupe du monde avec nos équipes masculine et féminine.

De gauche à droite, Alexandre, Frank et Vincent

Tout est bien organisé, grand écran, annonces, gratin du kyûdô, ambassadeur et la Princesse Takamado Hisako. Le Japon gagnera les première et deuxième place, la Roumanie sera troisième.

La remise des récompenses


Un exemple de la précision de tir des Japonais...