26 mars 2019

Résonance

J'étais venu à Noisiel avec beaucoup de détachement pour participer au tournoi de sélection, ceci pour deux raisons :

D'abord parce que je ne me suis pas entraîné de matière méthodique cette année. Dans mon club Tendô de Toulon, nous n'avons pas eu l'opportunité de le faire. Je n'ai pas participé à de nombreux tournois, peut-être trois à Montpellier, avant de venir à Noisiel. Je ne pense pas faire des "miracles" d'autant plus que je sais que beaucoup des meilleurs archers français ont amélioré leur performance...

Ensuite parce que la compétition pollue beaucoup la sérénité de l'esprit, elle rappelle sans cesse l'ego et son désir de toucher la cible. Ceci ne m'apaise pas beaucoup.

Aussi ai-je gardé en moi le plaisir de "jouer" sans la pression de réussir. Je sais que je peux faire quelques bonnes flèches, voire même de nombreuses bonnes flèches. Je n'ai rien à perdre à participer, tout à gagner à profiter du lieu et des échanges.

J'ai en tête les paroles de Laurence Oriou sensei lors du stage du 17 mars dernier et du tournoi qui a suivi où elle dit (en substance) que la compétition est une autre façon de faire du kyûdô, une dimension essentielle car elle éduque et renforce l'esprit, lui apprend à se contrôler. Dans le même ordre d'idée on peut dire que la compétition améliore la stabilité de l'esprit, elle permet d'apprivoiser les barrières psychologiques comme le désir, la peur ou encore l'inquiétude.

D'ailleurs, bien que je sois arrivé la veille, je ne vais pas au dôjô pour tirer quelques flèches et trouver un certain apaisement. Je suis un peu fatigué du voyage en train et tirer dans ces conditions ne m'apportera rien de bon. J'ai confiance en moi, je suis très serein et ça c'est bon.

Je préfère faire un tour sur le marché très coloré juste aux pieds de l'hôtel. C'est populaire, pittoresque et ça donne envie de goûter, ce que je ferai.






Pendant le tournoi j'étais très bien, pas au mieux de mes meilleures performances mais psychologiquement stable, détaché, sans l'espoir de "gagner". Et puis dans la phase "en équipe" j'ai d'emblée confiance en Michel et David. On s'entend bien, nous sommes unis. J'ai fini par assez vite trouver des repères et mes tirs se sont améliorés au fur et à mesure que le temps passait. L'après midi j'ai bien touché la cible (il faut absolument que je corrige mes défauts sur la forme de mon tir, car là par contre c'est moche !)

J'ai l'impression d'avoir réussit quelque chose, le sentiment de m'être dépassé sans effort, une acceptation de mes erreurs, de mes défauts évidents et une énorme confiance en mes capacités.

25 mars 2019

Tournoi de sélection à Noisiel

Samedi 23 mars

Le 1er juin prochain aura lieu la 15ème édition du Tournoi Européen de l'EKF (European Kyudo Federation). Une coupe européenne de kyûdô pour dire plus simplement.

Un tournoi de sélection, pour constituer deux équipes de trois archers représentant la France, s'est déroulé samedi matin au dôjô national de Noisiel.

12 archers étaient réunis dans un esprit très amical et sans rivalité, tous animés d'une envie de faire un beau kyûdô et de "trouer du papier" aussi.

Régine Graduel sensei et claude Luzet sensei ont veillé au bon déroulement du tournoi. Patricia Salder s'est vue confier le rôle de coach (je ne mets pas de "e" car c'est un mot anglais) pour encadrer les deux futures équipes.

Claude Luzet sensei et Régine Gadruel sensei ont insisté sur la nécessité de conserver la forme et l'esprit du kyûdô même si toucher la cible est essentiel en compétition. Claude Luzet sensei a même préparé un référentiel personnel pour essayer de décerner un "prix du meilleur style" comme c'est le cas pour la coupe de l'Empereur (bien qu'il n'y ait AUCUNE commune mesure avec ce que nous pouvons faire par rapport aux grands maîtres japonais).
C'est vrai que la compétition détruit très facilement la forme du tir telle qu'elle est décrite dans le manuel de kyûdô. J'apprécie beaucoup cette directive qui est essentielle.

Assez parlé. Quelques photos et leurs commentaires.

J'arrive au dôjô à l'ouverture des portes, à 8h30. Les autres participants arrivent à peu près au même moment, je les salue. Pascal, Vincent, Patrick, Frank, Alexandre, nous échangeons quelques mots. Nous nous changeons, nous préparons notre matériel.




Il fait frais dans le dôjô. Ça "pique" un peu. L'équipe d'encadrement est préparée par Régine, puis l'espace est ouvert, l'air frais entre sur l'aire de tir...





La sélection sera faite sur 20 flèches :
12 flèches comme durant un tournoi. Nous entrerons dans l'ordre correspondant à nos positions selon nos réussites aux tournois de l'année.










Le premier tir en zasha, puis les deuxième et le troisième tirs en rissha.
Ce sera ensuite une petite pause et nous reprendrons avec 8 flèches en équipe de trois. Je suis avec Michel Dupont et David Ta et nous rencontrerons la meilleure équipe, celle de Pascal, Vincent et Frank.

Nous remporterons la victoire, 10 flèches puis 9 flèches contre 10 flèches et 7 flèches. Le total sur 20 tiendra compte de nos tirs individuels et de nos tirs en équipe. Pour ma part j'aurai placé 13 flèches sur 20, je finis 4ème et je suis sélectionné !



Avant la proclamation et l'affichage des résultats une longue discussion aura lieu entre nos trois responsables. Nous ne savons pas ce qui est dit mais il est question de style, de forme de beauté car les gestes de Claude Luzet sensei sont sans équivoque, il mime les défaut observés chez nous.

Nous aurons droit à un retour sans concession pour nous inciter à corriger rapidement ce qui peut l'être.



Nous serons tous invités au restaurant local, tout à côté de la Ferme du Buisson, avec les membres de l'encadrement après le salut final et les remerciements très chaleureux adressés à tous.



L'après midi nous sera réservé avec des exercices très instructifs pour améliorer la cohésion des deux équipes.

Equipe 1 : Pascal, Vincent et Franck
Equipe 2 : Michel, David et moi-même
Jean Benoît est remplaçant.

Avant de partir, un petit tour à l'azuchi pour "réparer" les petits dégâts...




19 mars 2019

Tournoi de printemps

Dimanche 17 mars, après midi.

Le tournoi de printemps va débuter. Nous sommes une petite trentaine à participer à ce tournoi homologué. Les amis sont là et je suis très content de retrouver sur le shajô Laurent Pirard avec qui je suis très complice.

Je place quelques flèches, certains semblent faire beaucoup mieux que moi et je n'ai pas bien entendu mes résultats annoncés. Je pense avoir placé 6 peut-être 7 flèches sur les 12 tirées.



Laurent au premier plan

Stephan, Aline puis Laurent en troisième position, William et Sonia forment un groupe de cinq

Retrait des flèches et contrôle des points d'impact

Après le tournoi, on appelle 2 candidats pour les départager. Le vainqueur est Frank Distelbrink du CTK Rhône-Alpes, club AKTBA, champion de France 2019.

Les deux appelés sont Laurent et moi-même ! Nous serons donc soit deuxième, soit troisième.

Nous sommes ravis de nous mesurer l'un à l'autre dans un esprit de camaraderie. S'il gagne je serai ravi pour lui et je sais qu'il pense la même chose.

Ce qui est arrivé accentue encore notre complicité !

Nous entrons donc sur la shajô, moi le premier et Laurent juste derrière moi.



Première flèche : 
Je rate lamentablement la cible mais bien pire, la flèche est près du sol à peu près à 16h. C'est là que je me dis que Laurent va gagner la deuxième place. J'attends son lâcher, j'entends le son de sa flèche qui n'est pas dans la cible, non plus.

Je ne regarde pas où est sa flèche car je dois garder ma posture, la plus digne et neutre possible. Les juges se dirigent vers la cible pour déterminer quelle est la flèche la plus proche. Les secondes passent, très longues et je commence à souffrir à cause du kiza qui s'éternise.

Sa flèche sera exactement à 19h à la même distance ! Egalité ! Une symétrie parfaite. Incroyable. Il faut tirer une deuxième flèche. 
On sort, on "re-check" une nouvelle fois tout content de rivaliser.

Deuxième flèche... 
Elle est dedans et plutôt jolie, au dessus du centre et un peu excentrée. Laurent aura du mal. Sa deuxième flèche sera à côté (j'entend dans l'assistance : "là au moins c'est clair"). 

On se replace en kiza, les juges arrangent les flèches pour nous les apporter, et je vois les deux flèches arriver, elles sont de la même couleur, carrément identiques. Je sais que j'ai touché la cible mais est-ce bien moi qui remporte la deuxième place ?

Laurent prend la deuxième flèche.

Sortis du shajô, nous regardons nos flèches. Laurent me dit qu'il a tiré avec une de mes propres flèches ! Comment a t-il pu faire une telle erreur ? Nous n'avons JAMAIS vu une telle chose. Peut-être voulait-il que je gagne après tout ?

Quoi qu'il en soit c'était vraiment un beau moment.

18 mars 2019

Stage CTK Grand-Sud à Montpellier

Samedi 16 mars et dimanche matin 17 mars

En préparation des passages de grades à Noisiel et en Allemagne voire en Pologne, cet été, la CTK Grand-Sud (Commission Territoriale de Kyûdô) organisait samedi dernier un stage animé par Laurence Oriou Sensei. Nous étions dans le beau gymnase Georges Frèche à Montpellier.

L'ambiance était proche de celle de l'examen tel qu'il se déroule habituellement en séminaire mais avec en supplément un écrit portant sur une question technique et une question un peu plus personnelle ou plus philosophique. Nombreux étaient les participants (plus de 70) venus se préparer aux passage de grades.

Nos amis 5ème dan ont eu droit aussi à un oral comme dans le cas de la réussite au premier tour, juste avant le deuxième tour.














Nous aurons aussi l'occasion de pratiquer des tirs corrigés par nos sensei. Charles Louis Oriou Sensei, Laurence Oriou Sensei, Régine Graduel Sensei et Tomoko Shimomura Sensei.








Laurence Oriou Sensei nous donnera aussi un document de travail concernant la préparation aux examens avec de nombreux aspects psychologiques. Un document de travail adaptable au profil de chacun.