J'étais venu à Noisiel avec beaucoup de détachement pour participer au tournoi de sélection, ceci pour deux raisons :
D'abord parce que je ne me suis pas entraîné de matière méthodique cette année. Dans mon club Tendô de Toulon, nous n'avons pas eu l'opportunité de le faire. Je n'ai pas participé à de nombreux tournois, peut-être trois à Montpellier, avant de venir à Noisiel. Je ne pense pas faire des "miracles" d'autant plus que je sais que beaucoup des meilleurs archers français ont amélioré leur performance...
Ensuite parce que la compétition pollue beaucoup la sérénité de l'esprit, elle rappelle sans cesse l'ego et son désir de toucher la cible. Ceci ne m'apaise pas beaucoup.
Aussi ai-je gardé en moi le plaisir de "jouer" sans la pression de réussir. Je sais que je peux faire quelques bonnes flèches, voire même de nombreuses bonnes flèches. Je n'ai rien à perdre à participer, tout à gagner à profiter du lieu et des échanges.
J'ai en tête les paroles de Laurence Oriou sensei lors du stage du 17 mars dernier et du tournoi qui a suivi où elle dit (en substance) que la compétition est une autre façon de faire du kyûdô, une dimension essentielle car elle éduque et renforce l'esprit, lui apprend à se contrôler. Dans le même ordre d'idée on peut dire que la compétition améliore la stabilité de l'esprit, elle permet d'apprivoiser les barrières psychologiques comme le désir, la peur ou encore l'inquiétude.
D'ailleurs, bien que je sois arrivé la veille, je ne vais pas au dôjô pour tirer quelques flèches et trouver un certain apaisement. Je suis un peu fatigué du voyage en train et tirer dans ces conditions ne m'apportera rien de bon. J'ai confiance en moi, je suis très serein et ça c'est bon.
Je préfère faire un tour sur le marché très coloré juste aux pieds de l'hôtel. C'est populaire, pittoresque et ça donne envie de goûter, ce que je ferai.
Pendant le tournoi j'étais très bien, pas au mieux de mes meilleures performances mais psychologiquement stable, détaché, sans l'espoir de "gagner". Et puis dans la phase "en équipe" j'ai d'emblée confiance en Michel et David. On s'entend bien, nous sommes unis. J'ai fini par assez vite trouver des repères et mes tirs se sont améliorés au fur et à mesure que le temps passait. L'après midi j'ai bien touché la cible (il faut absolument que je corrige mes défauts sur la forme de mon tir, car là par contre c'est moche !)
J'ai l'impression d'avoir réussit quelque chose, le sentiment de m'être dépassé sans effort, une acceptation de mes erreurs, de mes défauts évidents et une énorme confiance en mes capacités.